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Rapport GRIT : Etude du marché des études

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Le rapport GRIT (Greenbook Research Industry) est une étude régulière qui fait le point depuis 2003 sur l’évolution des tendances sur le marché mondial des études marketing.
La dernière édition qui a été réalisée au 1er semestre 2018, a recueilli les réponses de 3.930 professionnels des études (prestataires et clients) dans différentes régions du monde. Elle apporte un éclairage intéressant sur les principales problématiques et transformations de la recherche marketing.

1. PRÊTS POUR LE RGPD ?

La moitié des professionnels des études interrogés disent connaître le Règlement Européen de protection des données. Cette proportion est de 80% pour les européens, 45% en Asie et 40% seulement pour les professionnels nord-américains. Rappelons au passage la portée universelle du RGPD qui s’applique à toutes les entreprises qui effectuent des traitements sur des données à caractère personnel de citoyen européen, qu’elle soient en Europe ou ailleurs dans le monde. En cas de manquement l’amende est de 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial de l’entreprise.

Parmi les répondants informés du règlement, un quart seulement pense être parfaitement conformes au RGPD. Près des deux tiers ont démarré le processus de mise en conformité. Les autres s’estiment non concernés par le dispositif ou n’ont pas encore pris de mesures en la matière.

2. AVIS SUR LA BLOCKCHAIN

Près d’un professionnel sur 2 (40%) dit connaître la Blockchain. Les principales applications pressenties concernent le respect des règlements sur la protection des données (56%), la transformation des panels en places de marché de données personnelles (50%), la fourniture d’échantillon vérifié de grande qualité (42%) et la génération d’un revenu universel de base via la monétisation des données personnelles (32%).

Globalement, les réponses reflètent un certain attentisme de la profession des études par rapport à l’impact réel de cette technologie sur le secteur.

3. QUALITÉ DES ÉCHANTILLONS

La qualité des échantillons est un encore considérée comme un enjeu majeur par les professionnels des études. Une majorité considère que cette qualité se dégrade mais la profession reste réticente à toute solution qui engendrerait des surcoûts ou limiterait les possibilités de conception des enquêtes. On peut relever parmi les principales raisons invoquées de baisse de la qualité :


- le souci croissant de confidentialité qui réduit la volonté des personnes de partager des informations en ligne,
- la disponibilité sur mobiles d’activités plus intéressantes que les enquêtes,
- la multiplication des enquêtes en ligne qui épuise la ressource limitée constituée par les répondants,
- la longueur des enquêtes qui nuit à l’expérience des répondants et à la qualité de leurs réponses,
- l’augmentation des fraudes liés aux robots et réponses automatisées,
- la forte pression à la baisse des prix des échantillons qui nuit à la qualité.

4. UN MARCHÉ EN BONNE SANTÉ

Les fournisseurs, surtout les plus petits, les plus récents et les plus orientés technologies indiquent une amélioration de leurs revenus, alors que les acheteurs d’étude maintiennent le niveau de leurs dépenses.

5. LA MARCHE VERS L’AUTOMATISATION

L’automatisation est actuellement au centre des préoccupations sur le marché des études. Tout ce qui peut être automatisé semble devoir être automatisé.

Dans de nombreux domaines, l’automatisation atteint un bon niveau de maturité et ses effets sur le business commencent à se faire bien ressentir.

C’est notamment le cas en matière de représentation graphique, infographique et cartographique, domaine dans lequel 25% des répondants indiquent avoir recours à l’automatisation alors que 26% sont en phase d’étude ou de mise en place de pilotes. Les taux sont à peine inférieurs en matière d’analyse de données d’enquêtes, de données textuelles ou de média sociaux.

L’automatisation dans les domaines de l’analyse d’images/vidéos et celui de l’intégration des études dans un cadre plus large, présentent la particularité d’avoir un plus grand nombre de personnes qui expérimentent ou réalisent des pilotes que ceux qui ont vraiment mis en oeuvre les technologiques. Ce sont clairement deux domaines où les changements pourraient s’accélérer.

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