Échappées belles dans le monde des Big Data, de l’IA et des Data Sciences

Interview : Échappées belles dans le monde des Big Data, de l’IA et des Data Sciences

Benoît Pâris est Chief Marketing Officer de Octopeek

Crawling, scraping, streaming, NoSQL, Deep Learning, Natural Language Processing… Un professionnel marketing peut vite se perdre face à ce jargon technique. Pourtant, les avancées technologiques en la matière apportent de nouvelles possibilités à tirer parti pour le métier du marketing et des études. Survey-Magazine a rencontré les équipes d’Octopeek, qui décryptent ce nouveau monde.

Survey-Magazine : Tout le monde parle de Big Data. Concrètement, une approche Big Data répond à quel type de problématique marketing ?

Benoît Paris: Avant d’aborder les problématiques marketing, il est essentiel de se poser trois questions : C’est quoi le Big Data ? A-t-on besoin d’aller vers du Big Data ? Et pourquoi ?
Le Big Data est une solution technique et informatique permettant de traiter de très gros volumes de données en le distribuant sur un ensemble de serveurs pour les traiter en parallèle.
Tous les deux jours, l’humanité produit autant de données que ce qu’elle a généré depuis l’aube de la civilisation jusqu’en 2003. 90% des données gérées ont été produites au cours de ces deux dernières années. On se retrouve donc avec une énorme quantité de données pas toujours exploitables avec les techniques traditionnelles et une demande de plus en plus rapide pour un ROI incertain.

Infographie: 60 secondes chrono sur Internet | Statista

Généralement quand on parle de Big Data, on mentionne trois contraintes fondamentales, les fameux 3V (volume, vitesse, variété) qui permettent de vérifier si cette approche est pertinente ou non et sortir de l’effet de mode « Big Data ».
Chez Octopeek nous avons identifié 6V :

- Volume : dans le monde quelques 2500 Po (10×15) de data sont échangées chaque jour
- Vitesse : le nombre de données à traiter rallonge le temps de traitement, et nous sommes de plus en plus confrontés à des problématiques où la nécessité de trouver une solution doit être ultra rapide : comme par exemple la bourse et la publicité online – solutions liées essentiellement à l’infrastructure)
- Variété : il existe des données structurées (labélisées), non structurées (non labellisées – le sentiment analysis par exemple), des données externes, des données internes…
- Véracité : les données sont issues de sources diverses avec parfois une validité de l’information temporaire. Il est parfois nécessaire de vérifier également le degré de véracité de la donnée…
- Valeur : c’est la performance du ROI quel que soit le « use case » métier (Connaissance client, conformité à la réglementation, analyse prédictive, optimisation des problématiques logistiques…). On cherche à valoriser son patrimoine data
- Visualisation : il est primordial de transmettre l’information et de permettre aux non experts Big Data d’analyser, comprendre et exploiter les informations récoltées surtout quand il s’agit de très grands ensembles de données

D’un point de vue marketing, cela nous amène donc à avoir une approche Data Driven : utiliser les données des clients d’une entreprise pour élaborer des campagnes marketing personnalisées afin d’atteindre plus efficacement l’audience. En résumé, c’est pouvoir adresser le bon message à la bonne personne au bon moment.
On peut citer quelques usages : email marketing, retargeting, le marketing prédictif…
Ces fameuses « Big Data », après traitement, deviennent des « Smart Data ».

Quels sont les défis lors d’une mise en place d’un projet Big Data?

Le premier défi est celui des mentalités et de l’humain. Le Data Driven renverse le fonctionnement même d’une entreprise. L’IT passe de centre de coût à producteur de valeur (donc de ROI). C’est toute la chaine organisationnelle qui est remise en cause lors de cette transformation digitale avec notamment l’émergence de nouveaux postes comme le Chief Data Officer, Data Scientist, Data Engineer, Data Architect… Ces nouveaux métiers entrainent de facto une réorganisation de la gouvernance de l’entreprise. Cela impacte également la formation continue des employés qui ont besoin de rester à jour des évolutions technologiques.

Le second défi est d’ordre technique et technologique.
En fonction du cas d’usage, il faudra mettre en place la bonne infrastructure, opter pour les bons choix techniques ainsi que la maintenance qui va autour. Ce sont des investissements très couteux dont l’enjeu est complexe.
Chez Octopeek, nous nous adaptons ‘’à l’envie d’implication des entreprises’’ en manageant pour eux leur plateforme Big Data (BDaaS) que cela soit en cloud ou on-premise dans leur Data Center.
Je citerai trois exemples liés à l’infrastructure. Le premier concerne une prestation réalisée chez un client dans le domaine de la production et transport d’électricité. Nos équipes de consultants sont intervenus en tant qu’auditeur afin de mettre en place l’organisation adéquate pour optimiser au mieux leur infrastructure Big Data.
Le second cas était chez un client dans le domaine du transport. Il souhaitait minimiser le cout d’investissement initial sur la plateforme Big Data. Nous lui avons donc fourni une infrastructure Big Data sur notre cloud. Cela leur a permis d’accélérer leur transformation digitale par la data et cela à moindre coût.
Le dernier cas est pour moi le plus intéressant. Il montre l’intérêt de la plateforme pour un besoin métier très spécifique.
Une entreprise dans le secteur des télécoms souhaitait à partir d’un numéro de SIREN obtenir toutes les informations de contacts qualifiés afin d’améliorer leurs ventes et part de marché sans avoir la partie infrastructure Big Data à mettre en place. Concrètement ils souhaitaient faire de l’enrichissement de données d’une base interlocuteur.
Afin de réaliser leur enrichissement de données, ils n’ont eu besoin que de connecter leurs bases de données à notre plateforme BDaaS (sur le cloud).

Historiquement, celui qui connait le mieux ses clients domine le marché.
Avec une approche data, celui qui possède le plus de données connait le mieux ses clients.
La Promesse du Big Data, c’est celui qui possède le plus de données domine le marché.

Vous proposez des formations en matière de Big Data. Démarche indispensable ?

La Data Science et les technologies Big Data deviennent un enjeu stratégique majeur pour les entreprises, quelles que soient leurs tailles. Elles bousculent les chaines de valeurs, les business models ainsi que les métiers au sein de ces organisations.
Les formations au sein de l’Octopeek Academ’AI, dispensées par nos experts Big Data, permettent d’appréhender ces nouvelles technologies et ces nouveaux savoir-faire liés à la transformation digitale.
Nos formations « Etat de l’art et fondamentaux du Big Data » sont plus particulièrement destinées aux entreprises qui souhaitent être sensibilisées à l’univers des Big Data.
Le premier module traite des enjeux et opportunités dans le monde du Big Data et le second aborde la gestion de projet propre à cet environnement. Il s’agit de définir les Big Data, les nouvelles technologies associées et les nouvelles solutions disponibles.

Cette démarche peut vite être indispensable pour des dirigeants qui ont besoin de connaitre les enjeux et les technologies afin d’avoir une idée plus précise du budget à envisager et estimer le ROI. C’est aussi souvent le cas pour des managers qui ont besoin de gérer les ressources nécessaires à un projet Big Data, ce qui leur permettra d’avoir à la fois une casquette managériale et stratégique. Enfin, nous accueillons aussi dans ces formations de nombreuses personnes qui se reconvertissent dans le Big Data, ou celles qui évoluent déjà dans cet univers, qui auront besoin des clés et des notions pour mieux communiquer et ainsi comprendre les enjeux transverses.
Dans un monde où les technologies évoluent très vite, il peut être parfois compliqué de s’y retrouver et de savoir vers quelle solution se tourner.
Doit-on plutôt se tourner vers une solution en interne ? Ce qui signifie, avoir l’infrastructure dans son entreprise, mettre en place des backups, s’interroger sur la sécurité des données et leur gouvernance, le besoin d’un Chief Data Officer…
Doit-on se tourner vers une solution en externe ? Ce qui entraine alors d’autres problématiques à soulever comme le choix du prestataire, son prix, le nombre de serveurs (VM)…
Il est donc indispensable d’envisager cette démarche afin de déterminer combien on s’investit dans la compréhension et la gestion de l’outil. Est-ce une solution clé en main à 100% en externe ou plutôt une solution modulable ?