En analyse sensorielle, il
						existe deux types de cartographies des préférences (ou Preference Mapping en
						anglais). Tandis que la cartographie des préférences interne est établie sur le fait que les
						différences entre des produits sont d’abord basées sur les préférences des consommateurs puis associées aux caractéristiques sensorielles, la
						cartographie des préférences externe part du principe que les différences sont fondées sur les
						caractéristiques sensorielles puis mises en relation avec les préférences.
						
Nous ne nous intéresserons ici qu’à la cartographie externe du fait de sa plus grande
						complexité. L’objectif de cette représentation graphique en deux ou trois dimensions est de
						permettre la visualisation simultanée d’objets issus d’une précédente analyse
						(ACP, AFM etc.) et de données indiquant le niveau de préférence des juges.
						
						
Deux types de données sont utilisées dans une cartographie des préférences externe :
						
• Les notes de préférence données par les sujets pour chaque échantillon.
						
• Les notes moyennes attribuées par un jury d’experts pour chacun des descripteurs.
						
						
Lorsque le nombre de consommateurs interrogés est trop important, une Classification Ascendante Hiérarchique
							(CAH) est réalisée. Cette méthode permet de créer des sous-groupes où les préférences
						des consommateurs sont identiques au sein d’un même groupe mais différentes d’un ensemble à un
						autre. A la suite de la réorganisation des sujets, une Analyse en
							Composantes Principales (ACP) est réalisée en utilisant les descripteurs en tant que
						variables actives à condition que celles-ci soient de même nature. Si cela n’est pas le cas, une
						Analyse Factorielle Multiple (AFM) sera à privilégier. Ensuite, il s’agit de mettre cette
						analyse en relation avec les données de préférence. Pour ce faire, il convient de mettre en
						place, pour chaque sujet, un modèle de régression des résultats hédoniques en fonction des
						composantes principales identifiées dans l’ACP. Plusieurs modèles peuvent être envisagés en
						fonction de la problématique : le modèle vectoriel, le modèle circulaire, le modèle elliptique
						ou le modèle quadratique. Il s’agit ensuite de discrétiser le plan présent sur la carte de l’ACP
						et, pour chacun des sujets, de diviser ce plan en différentes zones : de préférence et de rejet.
						Ces zones sont déterminées à l’aide du modèle de régression. En effet, si la prédiction est
						supérieure à la moyenne, celle-ci appartiendra
						à la zone de préférence, sinon elle sera visualisée sur la zone de rejet. Lorsque les zones ont
						été définies pour chaque consommateur, l’ensemble des zones de préférence sont cumulées sur une
						seule carte. Ainsi, les zones de fortes concentrations permettent d’identifier quels sont les
						produits les plus appréciés et quel serait le produit optimal pour le consommateur (situé au
						centre de la zone de concentration). En comparant son produit avec le produit « idéal »
						déterminé par la cartographie, un industriel peut identifier sur quels descripteurs il devrait
						agir pour améliorer son produit et maximiser la satisfaction des consommateurs.
						
						
Les cartographies constituent donc une aide précieuse quant à la prise de décision
						concernant le développement et l’évolution de produits.