Les études RPS ne suivent pas les mêmes règles que les enquêtes d’opinion

Employé

Le pourquoi des études RPS

Globalement, la croissance de la demande d’études RPS a été très liée à l’évolution des contraintes réglementaires. Ce n’est pas la dégradation des conditions de travail en elle-même, ni même la multiplication de suicides très médiatisés et intervenus dans de grandes entreprises, qui a poussé les directions à agir.

Les études sur les risques psycho-sociaux ont pris leur essor en 2008, suite à la publication du rapport Nasse-Légeron intitulé Rapport sur la détermination, la mesure et le suivi des risques psychosociaux au travail remis à Xavier Bertrand, Ministre du Travail à l’époque. L’écrit a officialisé une définition des risques psychosociaux, et met en lumière la notion de « facteurs de stress ».

Ce rapport a nourri les discussions déjà en cours entre politiques et partenaires sociaux, discussions qui ont abouti à la signature d’un accord national interprofessionnel sur le stress. Dans une certaine mesure, l’accord est venu rappeler aux entreprises les obligations déjà portées par le code du travail.
En 2010, Xavier Darcos alors Ministre du Travail, a ajouté à la pression en menaçant les entreprises de plus de 1 000 salariés d’être « dénoncées » publiquement si elles ne prenaient pas de mesure de prévention des risques psychosociaux, et donc si elles ne procédaient pas à l’évaluation de ces risques.

Eléments clefs sur le marché

Notre cabinet existe et réalise des études RPS depuis 1989. Suite à la publication du rapport, nous avons mené autant d’études sur le sujet durant l’année 2008 que depuis notre création… ! Puis nous avons atteint le même volume de ventes au cours du 1er trimestre 2009 que réalisé lors de l’année précédente. De 2008 à 2010 la demande était supérieure à l’offre, puis elle a ralenti à partir de 2011 face à une offre qui s’est renforcée. Au départ, le marché comptait deux types d’opérateurs : des cabinets indépendants spécialisés dans la psychologie au travail (Capital Santé, Psya, Stimulus Conseil) et des cabinets d’expertises CHSCT non spécialisés mais demeurant légitimes. Deux nouvelles catégories de prestataires sont venues se greffer par la suite : des instituts de sondages, et des cabinets de conseil généralistes dans le domaine des RH avec un scope plus large que celui des RPS. Depuis 2010, le marché des études RPS est bataillé par 4 types d’acteurs.

Une méthodologie très spécifique

Nous externalisons le déploiement des enquêtes et le traitement statistique auprès du pôle Etudes de Soft Concept. Nous reprenons ensuite la main et interprétons les résultats à la lumière de notre connaissance du sujet, et d’une expertise sectorielle fine. Chaque étude RPS intègre une importante partie qualitative que nous menons (entretiens individuels, focus group).

L’entreprise de son côté réunit 3 groupes d’acteurs dans un comité de pilotage : Direction des Ressources Humaines, un ou plusieurs représentants du CHST et la médecine du travail. Ce comité planifie l’organisation et la communication interne autour de l’étude et de la restitution des résultats.

Le design des questionnaires RPS doit respecter une méthodologie précise. La communauté scientifique a listé les facteurs de stress, et les échelles permettant d’évaluer leur poids. Ce n’est pas au cabinet de choisir quels sont les facteurs à prendre en compte et de réaliser des études « sur-mesure ». La référence en la matière est le rapport Gollac sur comment Mesurer les facteurs psychosociaux de risque au travail pour les maîtriser. Il y a un véritable état de l’art. Les questionnaires et le traitement des données doivent être conformes à ce rapport. Une bonne évaluation des risques psychosociaux prend en compte la présence des causes et des effets séparément mais de façon simultanée pour établir des liens de causalité. C’est la base de notre méthodologie.